LES PROTESTANTS DE FRANCE CONFIANTS EN LEUR AVENIR
24/01/11 17:05
LES PROTESTANTS DE FRANCE CONFIANTS EN LEUR AVENIR
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La fédération protestante de France (FPF), qui se définit elle-même comme une "famille recomposée", se réunit ce week-end en assemblée générale pour élire son président et définir son programme et sa place dans la société. c) Afp
Les protestants de France ont réélu à leur tête dimanche le pasteur Claude Baty et ont manifesté, au cours de leur assemblée générale annuelle, leur volonté d'évoluer et leur "capacité d'avancer", forts de leur tradition et de troupes fraîches.
La Fédération protestante de France (FPF) était réunie ce week-end en assemblée générale pour voter et aussi pour parler laïcité, engagement dans la cité et avenir, compte tenu de l'arrivée des nouvelles églises évangéliques.
L'assemblée a été "plutôt pénarde", a résumé le pasteur Baty au cours d'un point de presse à l'issue du culte d'installation de la nouvelle équipe dirigeante. Il a toutefois précisé que "la paix est le fruit d'un effort, d'un important travail préparatoire" et s'est dit "content de cette AG qui manifeste la capacité d'avancer" du protestantisme.
La toile de fond de cette réunion était le nouveau visage du protestantisme qui, comme en témoignent sondage et analyses, gagne des fidèles, avec l'arrivée des églises évangéliques issues de l'immigration. Cette nouvelle composante est désormais perçue comme un enrichissement et non comme une menace, en dépit de différences dans l'expression de la foi.
La FPF a déjà modifié ses statuts pour faire la place aux nouvelles églises à côté des "historiques" luthéro-réformées. Ces nouveaux statuts, a dit le vice-président de la FPF, Jean-François Collange, président de l'Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine (UEPAL), "permettent de faire face à la transformation profonde et au renouvellement du protestantisme".
Quand la FPF a été créée en 1905, elle réunissait 5 églises. Aujourd'hui, elle en compte 23 ainsi que 80 communautés, institutions, œuvres et mouvements. Les nouveaux statuts prennent en compte le poids de chacun des membres de la fédération, en nombre de fidèles, en voix pour les votes et aussi en contribution financière, ce qui donne un tiers pour les églises d'Alsace-Lorraine (luthéro-réformés), un tiers pour les luthéro-réformés du reste de la France et un tiers pour "les autres églises".
"Il faut savoir accueillir, au sein du protestantisme comme dans l'ensemble de la société, les cultures nouvelles, et nous sommes en mesure de faire face sereinement aux évolutions", a commenté Jean-François Collange.
Il a été question aussi de laïcité et de sa contrepartie : "quelle place pour les religions dans la société". Pour le présideront Baty, il n'est pas question de vivre sa religion uniquement en privé ou dans les temples : "tous les citoyens ont des convictions qui les font agir et parler, ils n'ont pas à s'en cacher. (...) Sans agressivité, il nous faut trouver la manière de rendre compte de cette espérance qui nous pousse à être des veilleurs actifs", a-t-il dit devant l'AG.
Un autre grand thème de cette réunion a été l'organisation du rassemblement "Protestants en fête" qui se tiendra au Palais Omnisports de Paris Bercy les 28 et 29 septembre 2013. C'est un gros enjeu financier, avec un budget de 800.000 euros, et c'est un défi, a dit Claude Baty, puisqu'il s'agit de faire "au moins aussi bien" que pour la première édition de ce rassemblement, en octobre 2009 à Strasbourg.
Le protestantisme compte 1,7 million de fidèles, selon une étude IFOP de 2010, ce qui témoigne d'une progression car on parlait jusqu'alors de 2,1% de la population, soit 1,3 million de personnes. C'est la troisième religion en France, après le catholicisme et l'islam.
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