CENTRAFRIQUE (BÊ-AFRÎKA) : LES RELIGIONS

Publié le par Céphas MABADA-MABAYE - Pasteur

CENTRAFRIQUE : LES RELIGIONS

 

Trois (3) grands courants religieux, historiques, inondent le pays de leurs ondes spirituelles et contribuent, aujourd’hui encore et dans une certaine mesure, à forger l’âme centrafricaine :

  • L’animisme,
  • L’Islam, et
  • Le Christianisme.

L’animisme a toujours caractérisé les différentes croyances et pratiques religieuses des différents peuples provenant des grands flux migratoires du 19ème siècle, et finalement établis dans les différentes régions du pays. De récentes statistiques[1] lui prêtent un taux de prégnance de moins de 5% au sein de la population.

L’Islam, en concomitance avec les premières pénétrations des missions de colonisation dans le pays (19ème siècle également) a pu, tout en opérant de vastes razzias dans le Nord-Est, convertir quelques ethnies de cette contrée. Il se développe aujourd’hui à travers la circulation et l’établissement, durable, dans le pays, de nombreux acteurs d’origine ouest-africaine opérant dans les domaines économique et religieux. Son taux de prégnance est évalué, selon le document cité en note, à 10,1% de la population.

Le Christianisme comporte, en gros, deux (2) grandes branches :

  • Le catholicisme, dont la première mission (Mission Saint-Paul) a été fondée à BANGUI, Capitale de l’Oubangui-Chari de l’époque, le 13 Février 1894, et qui compte aujourd’hui 28% de la population, selon la même source, et
  • Le protestantisme, toutes confessions (évangéliques, baptistes et charismatiques) confondues, revendiquant un taux de prégnance de 51,4% de la population.

Outre la propagation active, au moyen de l’évangélisation puis de l’édification de l’Eglise, de la Foi qui sauve, le Christianisme centrafricain, hier, a largement contribué, non seulement à l’expansion, territoriale et extra-territoriale, du Sängö comme langue véhiculaire, mais aussi à son enseignement dans les couches les plus défavorisées du pays, en sorte qu’il est courant de voir des paysans, pourtant analphabètes, lire leurs Bibles en cette langue.

Aujourd’hui, le Christianisme centrafricain prône, face aux ravages endémiques du Sida et à l’extrême pauvreté de la population, un engagement social résolu, expression biblique bien comprise de l’amour du prochain, qui se décline en l’existence de nombreuses associations d’aide au développement durable, et en diverses actions de sensibilisation des croyants au bien-fondé biblique d’un tel engagement. Cette sensibilisation se fait sous forme de séminaires de réflexion, de conférences, de formations théoriques et pratiques, et de prédications sur des thèmes ayant directement trait à cette problématique de l’engagement socio-économique du chrétien d’aujourd’hui.

L’ouverture des esprits suite à une formation de pointe dispensée aux futurs prédicateurs par les différents établissements universitaires théologiques du pays semble avoir joué un rôle prépondérant dans cette nouvelle prise de conscience des chrétiens centrafricains qui comptent, par ailleurs, parmi les cadres les mieux formés du pays, comparés à ceux des premières années de l’indépendance, opérant actuellement sur l’ensemble du territoire national.

Céphas MABADA-MABAYE

29/04/2006

 

*   *   *



[1] Lettre de nouvelle de la mission « Ambassade Chrétienne » en Centrafrique (AMMI) du 14.04.2006 – Page 2 - Paragraphe 4.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article