"MOI, FILS D'IMAM..." (1)

Publié le par Céphas MABADA-MABAYE - Pasteur

DIMANCHE 11 SEPTEMBRE 2011

MOI, FILS D’IMAM, SUR LA BONNE VOIE (1)

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Par Moussa Koné, avec Jean-L. Blanc - Préface de Mamadou Karambiri, Éditions Sénevé

INTRODUCTION
Moussa Koné, petit-fils et fils d’imams, élève studieux en matière de Coran, lisant ce livre vénéré de l’islam avec son père, lui a posé un jour cette question :

- « Si ce soir, toi et moi, nous venions à mourir, irions-nous au Paradis ? ».

Sa réponse :

- « Mon fils, je ne le sais pas, et ne peux le savoir, parce que le Coran ne dit pas clairement si nous pouvons entrer au Paradis. »

Plus tard, à la quête du salut et intrigué par l’absence de réponse claire de sa religion à ce sujet, le jeune Moussa a commencé à sonder le Coran pour en savoir plus. Cette recherche acharnée est consignée dans le présent ouvrage. Il est écrit dans un esprit d’amour fraternel pour tous les chercheurs de Vérité. Moussa Koné est actuellement responsable de l’œuvre « La Bonne Voie », à Abidjan. Il est un orateur apprécié en Afrique, où il dirige de nombreux séminaires auprès des Musulmans. Il est marié à Maïmouna. Et voici le témoignage du Dr. Victor Bissett, directeur du Centre de documentation missionnaire (CDM) d’Abidjan, Côte d’Ivoire : « Je connais l’auteur depuis plus de 15 ans. Depuis sa conversion, Moussa Koné est un évangéliste efficace qui connaît aussi bien le Coran que la Bible… Ce livre raconte le parcours qu’il a fait avec le Seigneur, et comment Dieu l’utilise puissamment dans son ministère actuellement. »

MON PÈRE, CE HÉROS !

Pour un Africain, rien de plus précieux que « le village, la famille qui vit autour des parents respectés et obéis… ». Chaque famille a sa cour, sa cuisine extérieure, ses greniers, ses champs… et tout ce qu’il faut pour vivre. Les enfants, tout jeunes, sont mis au travail commun, et dans cette société chacun trouve sa place clairement définie, le dernier-né obéissant à ses aînés et l’aîné étant soumis au père. Certes, l’enfant travaille, mais il a encore bien du temps pour l’école et pour jouer.

Le village de mon père est situé dans le nord de la Côte d’Ivoire, près du Mali et de la Haute-Volta, devenue Burkina Faso. La production est abondante : arachides, maïs, mangues. J’ai vécu la fin des années coloniales, triste période, avec ses vexations, ses impôts et ses travaux forcés… Bref, l’indépendance de la Côte d’Ivoire fut une vraie bénédiction pour nous.

Mes parents sont descendus au sud, à Sassandra, près de la mer, où je suis né en 1953. Mon père Ibrahim Koné y tenait une boulangerie artisanale. Mes parents étaient musulmans, mon père n’avait qu’une épouse, bien qu’il eût pu en avoir 4. Mon père était d’une famille de 40 enfants, il en eut 3. Musulman convaincu, il devint imam et, par sa propagande, il a changé la carte religieuse de la Côte d’Ivoire, avec de nombreuses personnes venues de l’extérieur. Aujourd’hui la population musulmane est proche de 50 %, avec un taux de naissances élevé. Mon père était convaincu de la grandeur et de la puissance d’Allah.

Le Coran dirigeait toute sa vie, avec une grande vénération. Le laxisme et le compromis étaient bannis de ma famille. C’est pour le service d’Allah que mon père a quitté le nord du pays. Lorsque j’eus 5 ans, il vint s’établir à Attécoubé, ex-village d’Ebrié (actuellement quartier d’Abidjan). Il y a construit une mosquée et établi une école coranique. Enfin, établi à Bouaké, très grande ville du centre du pays, il a été l’imam de la mosquée de la zone industrielle jusqu’à sa mort en 1993.

Le ministère de l’imam est comme celui du pasteur : il est le guide spirituel, dirige la prière, fonctionne de la naissance à la mort au service des croyants, réconcilie les couples ou les familles en procès, etc., etc. Boulanger, mon père se levait tôt et accomplissait tout son ministère le reste du temps… Il dirigeait en plus l’École coranique, et de 9h00 à 12h00, puis de 14 à 16h00, nous étions assemblés autour de lui pour apprendre à lire le Coran et en comprendre le sens des mots, tout en arabe, naturellement. On apprenait aussi à connaître la vie du prophète Mohammed, comme exemple de vie, et on étudiait la tradition (Sunna). Quand on eut l’école, c’était le dimanche qu’on poursuivait l’étude du Coran. Toute mon enfance a donc tourné autour de cette vie musulmane très contraignante. Dès l’âge de 3 ans on était initié, à 5 ans on articulait l’arabe… Oui, comme mon grand-père et mon père, je serai imam.

LUMIÈRES ET OMBRES D'UN SERVITEUR D'ALLAH

Ainsi, jeune adolescent, je lisais parfaitement le Coran et pouvais l’enseigner aux plus jeunes en secondant mon père. Un jour, en lisant le Coran avec mon père, je lui posai une question qui me tourmentait :

- « Si nous venions à mourir ce soir, irions-nous au Paradis ? »

- « Mon fils, je n’en sais rien, le Coran n’en parle pas clairement… »

Ma déception était grande car je cherchais une réponse et j’avais besoin de certitude. La situation m’a troublé certes, mais cela n’a rien changé dans ma foi ou ma pratique de l’islam.

Puis vint l’époque du travail à Abidjan sur les chantiers, aux PTT, etc.; les tâches pénibles ne m’effrayaient pas. Pour gagner davantage, mon père et moi avons été initiés au maraboutage, déviation islamique très fréquente, occulte, qui consiste à utiliser des habits islamiques et des formules coraniques plus ou moins magiques, proches de la sorcellerie, de la divination, etc. Jusqu’au jour où un collègue est parti avec l’argent ainsi mal gagné…

J’ai aussi fait diverses pratiques occultes pour réaliser des couples…avec des suites parfois graves, qui m’ont fait regretter amèrement cette pratique du kawatim. Dès lors, mon père et moi avons abandonné toutes ces pratiques, et l’usage des talismans qui sont monnaie courante parmi les musulmans.

En 1980, je fus engagé en remplacement sur la 1re plate-forme pétrolière au large de Grand-Bassam, qui venait d’être inaugurée par le président Houphouët-Boigny. Mon commandant de bord, un Américain du Mississipi se nommait Bubba Welford.

C’était un peu le président de la république pour nous, ses 200 employés… Et voilà que cet homme respecté et plein d’autorité s’est intéressé à moi, modeste ouvrier Africain, et qu’il vient dans ma cabine. A la main, il avait un livre qu’il m’offrit ; son titre : « Holy Bible ». Et il me dit très simplement :

- « Je suis venu ce soir pour te parler de Jésus. »

A l’énoncé de ce nom haï entre tous, une colère a grandi en moi… puis a éclaté !

DIEU TRACE UNE LIGNE DROITE AVEC NOS COURBES...

Assis avec mon chef sur le lit, je saisis la Bible, ouvris mon hublot et la jetai dans la mer… Le commandant me regardait en... souriant ! Quoi ! Si on avait jeté mon Coran à la mer, que n’aurai-je pas fait, moi !

- « Doucement, mon garçon », dit-il. Mais furieux je répondis :

- « Tu sais qui je suis, musulman qui prie mon Dieu, Allah, et que Mohamed est mon prophète... et tu t’imposes dans ma cabine pour me parler de Jésus !... Si tu recommences une telle discussion, je débarque de la plate-forme… »

Dès lors il ne m’en a plus reparlé, mais m’a témoigné sans cesse de son affection, comme d’un amour qui me dépassait. Quatre ans ont passé ainsi sur place, et nous étions tous las de cette promiscuité. Un hélicoptère est venu nous chercher, et je retrouvai ma famille. Le commandant était venu me saluer personnellement. Je lui dis :

- « Je retourne dans ma famille, apportant l’argent gagné, car mes parents sont pauvres… pas comme vous, un riche… »

- « Non », me dit-il, « tout ce que j’ai appartient à Dieu, qui me l’a accordé pour ma famille et mes besoins…Vous savez, Moussa, qu’il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer au Paradis… »

Je ne savais pas que c’était un texte de la Bible, mais j’ai alors réalisé que Bubba Welford était un vrai croyant ! Et cette parole est restée gravée dans mon cœur.

Quelle joie de retrouver Abidjan, la grande Métropole. Je retrouvai ma mosquée, et mes amis. Un jour, un ancien collègue ghanéen (chrétien) est venu me voir :

- « Moussa : un Américain de Cocody voudrait te rencontrer, il s’appelle John Weed… »

J’étais furieux, mais à plusieurs reprises, il revint à la charge… Finalement, je vins chez lui, une belle villa pleine de fleurs et d’arbres superbes… où je fus reçu comme un ami. On parla du Coran qu’il connaissait bien, ainsi que l’arabe, car il avait été missionnaire en Égypte. Je suis pourtant reparti avec la question qui me hantait : « Suis-je sauvé ? ».

Mais il fallait repartir au travail. Ce fut sur un bateau danois, dans la salle des machines, avec un bon salaire… mais aussi de multiples tentations auxquelles je succombais comme les autres. Un temps pourtant sacré : celui de mes cinq prières journalières, et toujours ma lecture constante du Coran. Préservé heureusement des méfaits de l’alcool, le reste de ma vie de dissolution me remettait devant la question lancinante de mon salut…

Un soir, dans ma cabine, je me suis mis en recherche, après une prière de 20 heures. Alors j’ai scruté les 114 sourates du Coran, soit 6247 versets. Le Coran me prouvait mon état de péché, et la sourate 100 m’annonçait que tous mes péchés seront comptés sur le fondement d’un système de balance : celui qui a le plus de bonnes actions à son actif allant au paradis… et le moins, en enfer. Dans la sourate 102, les versets 6-8 me disaient qu’il n’y avait pas d’échappatoire à mon péché. Dans la sourate 107, aux versets 4-5, heureusement, il y a une bonne nouvelle : la prière était un point fort dans ma balance d’œuvres.

En poursuivant mes lectures, je suis tombé, dans la sourate 11, sur les versets 118-119… la parole de ton Seigneur s’accomplit : « Très certainement, je remplirai l’Enfer de djinns et d’hommes, tous ensemble ».

Cette pensée m’a bouleversé : ainsi, avec toutes les sourates qui commencent par « Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux », il n’y avait pas de plan de salut prévu pour la totalité des hommes ! Beaucoup devraient demeurer en enfer avec les démons. Dieu l’avait décidé ainsi… Alors, j’ai pleuré : ce pouvait-il que je sois l’un de ces hommes prédestinés à l’enfer ?

(À Suivre)

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Publié dans 09. ÉVANGÉLISATION

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